La Lettre du Maire parle d'Empreintes Citoyennes

Publié le par Julien GOUPIL

La Lettre du Maire parle d'Empreintes Citoyennes

Devenir « Ville citoyenne »

Lettre n° 1912 du 15 juillet

Pour éviter que les relations entre habitants et municipalités ne se dégradent, laissant place à un climat de méfiance et à l'individualisme, des initiatives pour encourager la participation des citoyens peuvent être mises en œuvre.

Pour développer la démocratie de proximité, la loi de 2002 qui porte ce nom (loi du 27 février 2002) a créé des conseils de quartiers, obligatoires dans les communes de plus de 80 000 habitants et facultatifs dans celles de plus de 20 000 habitants (article L. 2143-1 du code général des collectivités territoriales, CGCT). Il est possible d'en créer de manière informelle dans les communes plus petites. Toutefois, d'autres initiatives existent, hors du cadre des institutions municipales, permettant de resserrer les liens avec les citoyens.

Devenir « Ville citoyenne »
Depuis 2014, un label « Ville citoyenne » est délivré par l'association Empreintes citoyennes (empreintes-citoyennes.fr). Celle-ci propose aux villes candidates à la labellisation d'adhérer pour un coût de 100 € à 1 500 € par an, selon la population. Une méthode pour développer la participation des habitants a été mise au point. Celle-ci consiste, d'une part, à proposer deux initiatives par an et, d'autre part, à organiser une cérémonie distinguant l'engagement bénévole des citoyens les plus actifs. Jouars-Ponchartrain (1 214 habitants, Yvelines) a été la première commune à s'engager dans la labellisation. Cette commune rurale souffrait d'un déficit d'implication des habitants. Elle a décidé de miser sur les nouvelles technologies pour créer une « ville intelligente » (« smart city ») dans laquelle les habitants pourront se servir de leur smartphone pour communiquer avec la mairie. Ils pourront s'abonner à des fils d'informations correspondant à leurs centres d'intérêt et signaler aux services municipaux des incidents sur la voirie ou des incivilités grâce à l'application géolocalisée. La commune a déjà entamé la refonte de son site et de ses infrastructures informatiques. Elle évalue le coût des applications entre 2 000 et 6 000 € par an. Jouars-Ponchartrain a également prévu de soutenir le foyer rural (1 600 adhérents, plus de 60 associations). Hormis sa subvention (80 000 € par an), la commune a souhaité que les bénévoles échangent leurs compétences respectives (par exemple, entre les générations) pour gérer cet équipement en commun. Elle a également constitué un jury de huit personnalités (gendarmerie, curé, représentants du centre communal d’action sociale, des établissements scolaires…) pour distinguer les personnalités non élues les plus impliquées dans la vie communale.

Associer les habitants aux travaux
Dans le Haut-Rhin, Berrwiller (1 214 habitants) se distingue depuis huit ans par l'organisation d'une « journée citoyenne ». Cette initiative consiste à interroger les habitants sur des travaux ou des aménagements puis à les associer à leur réalisation. Chaque année, la commune envoie un courrier aux habitants pour leur proposer de s'inscrire, puis elle convie ceux qui ont répondu positivement (400 habitants en 2015) à une réunion publique afin de choisir les actions à réaliser : refaire le toit d'un abribus, repeindre une salle de classe, consolider le mur du cimetière…
Une fois la liste définie (5 à 40 projets selon leur ampleur), des groupes de travail sont créés, associant des habitants aux profils très divers (jeunes, familles, enfants, retraités…) sous la houlette d'un président (qui est également un habitant). Chaque groupe de travail se met en relation avec les services municipaux pour préparer l'opération, commander les matériaux … Le jour venu, les habitants réalisent eux-mêmes le chantier avec l'aide des agents. Cette initiative crée des liens conviviaux entre les participants. Elle permet aussi aux habitants de découvrir le travail des agents et de mieux respecter les services apportés par la municipalité. Enfin, les habitants, notamment les plus jeunes, sont attachés à ce qu'ils ont réalisés eux-mêmes, ce qui évite des dégradations. Tous les frais liés aux travaux sont imputés sur les budgets déjà votés et la seule dépense nette réside dans le repas de midi, pris en commun et préparé par des bénévoles (3 € environ par personne).
Remarque : la journée ne se limite pas à des micro-projets, certains se poursuivent sur plusieurs années. Ainsi, les jeunes et les personnes âgées souhaitaient un espace pour se réunir. La commune a acquis un local et impliqué les bénévoles dans son nettoyage. Elle a ensuite fait réaliser les travaux de gros œuvre par une entreprise dans le cadre d'un marché public, avant d'en confier la décoration à des bénévoles lors d'une autre journée citoyenne. Le projet a duré cinq ans.

Notre conseil : dans les grandes communes, la journée citoyenne peut être organisée sur un périmètre plus restreint, par exemple à l'échelle d'un quartier. A consulter : un guide pratique édité par l'agglomération de Mulhouse (mulhouse-alsace.fr/fr/journee-citoyenne) .

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